Waouh ! plus d’un an sans article ?

Je crois que le titre de cet article résume plutôt bien la situation. J’ai pensé de temps en temps à ajouter quelques articles puis, il faut l’avouer, c’est quand même chronophage… et maintenant, je ne suis plus une « expatriate housewife » mais une « expatriate entrepreneur », (même si je suis devenue forte en pâtisserie grâce à quelques cours de haut niveau avec ma copine Nathalie) et le mot « expatriate » devrait plutôt se transformer en « immigrant » tant le moment de notre retour en France me paraît lointain…

Oui, je suis présente à tous les spectacles de enfants, quelle que soit l’horaire, je suis devenue experte en recherche / location de costumes (poisson, chat, renard, papillon, persil – oui oui vous avez bien lu persil !), et les plats industriels ont disparu de notre vie (même s’ils n’étaient pas vraiment présents dans notre vie d’avant).

Il y a un an, j’ai commencé à rédiger un guide des restaurants de Kiev. Au total, j’en ai sélectionné 40 (et testé bien plus). Cela a été un long travail, avec des hauts et des bas : difficulté avec la langue, découverte du monde du travail en Ukraine, des lourdeurs administratives et de tous les métiers que je ne connaissais pas. En effet, la phase d’écriture, gestion de l’agence pour le design du guide puis de l’impression, c’était familier pour moi, mais il est loin le temps où quand j’avais besoin d’acheter un nom de domaine, je faisais un mail au secrétaire général de l’entreprise, et le temps où quand je recevais une facture, elle partait directement par courrier interne au service compta. Avant, j’avais un métier, et je le faisais bien… aujourd’hui, comme tous les entrepreneurs, je fais tous les métiers à la fois, de la facturation (beurk) au commercial (et ceux qui me connaissent bien, savent que ce n’est pas mon point fort).

Le 9 juin dernier, mon guide est sorti. Il s’appelle « Best Restaurants Kyiv » avec un sous-titre « 40 cool & good places to discover » (Kyiv c’est la traduction en anglais de Kiev en ukrainien). C’est le premier guide des restaurants de Kiev rédigé en anglais.

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Puis, il a fallu le commercialiser, ce guide… démarcher les librairies pour qu’il soit référencé, lancer un site de vente en ligne… et là on comprend vite que tout ce qui fonctionne en Europe et ailleurs ne fonctionne pas en Ukraine comme par exemple paypal ou amazon ! Au total, j’ai réussi à convaincre une quinzaine de point de vente (librairies, cafés, restaurants, boulangerie, charity stores, etc…) et j’en suis fière.

En discutant avec un Ukrainien croisé dans la rue et en lui expliquant avec le sourire (car après coup on en rigole) tous les trucs bizarres et tous les blocages que j’ai rencontrés, il m’a conseillé d’écrire un livre « comment entreprendre en Ukraine » et a ajouté « ça, c’est le succès assuré »… je crois que je vais songer à cela et je vais aussi essayer de vous livrer ici au fur et à mesure les péripéties de l’entreprenariat en Ukraine, car il faut les écrire, sinon on les oublie. J’ai déjà quelques titres d’articles à tête :

  • je suis malade
  • le stylo noir
  • un site marchand
  • à la recherche d’un RP
  • comme au bon vieux temps
  • t’as payé combien pour avoir un article dans Kyiv Post ?
  • ah bon, tu travailles, tu fais quoi ?

Tiens, si vous ne l’avez pas déjà fait, n’hésitez pas à aller liker ma page facebook : https://www.facebook.com/BestRestaurantsKyiv/

Et si vous avez des contacts pour que je puisse référencer ce merveilleux guide en France ou ailleurs, n’hésitez pas !

Depuis octobre, j’écris aussi des piges pour la rubrique Lifestyle de Kyiv Post. Je vais donc vous poster ici les versions françaises de ces articles après leur parution dans Kyiv Post.

Au fait, vous voulez voir mes princesses ?

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je vous avais prévenu, ce sont bien des princesses !

je vous laisse et vous dit à bientôt avec un article sur la Lada 😉

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Alors, vous venez quand ?

Le monde des Bisounours

Je sais, deux mois sans article, c’est long. Et pourtant, l’Ukraine continue de m’étonner un peu plus chaque jour. J’ai même en tête plusieurs billets pour alimenter les prochaines semaines. Alors pourquoi ce silence ?

Parce que la situation en Ukraine est compliquée et que depuis le crash du vol de la Malaysian Airlines dans l’est de l’Ukraine, je me pose des questions sur ce blog. Car, ce jour-là, j’allais publier un article au ton très léger (comme la plupart sur ce blog) et je me suis dit que ce n’était pas le moment… puis la situation n’a cessé d’empirer et la question de la légèreté de mes propos m’a semblé être de plus en plus d’actualité. Faut-il continuer ce blog ? si oui, comment ? Comment ne pas laisser supposer une seconde que je vis dans un monde parallèle, où à Kiev tout est beau et tout le monde est gentil ? Car non, je ne vis pas dans le monde des Bisounours !

Une autre part de moi, me dit que je ne suis pas journaliste, et que le but de ce blog est de raconter ma vie à Kiev et c’est tout. Alors, comment conserver une légèreté de ton aujourd’hui ?

Parce que si je commence à penser à la guerre, aux attaques terroristes, à la possible coupure de gaz de cet hiver, aux -25° sans chauffage, si je pense que Kiev est à moins de 100 km de Tchernobyl, si je me demande à chaque seconde, est-ce que je peux manger ces framboises, ces champignons et si oui combien ? Et l’eau du robinet, elle est potable ou pas ? Est-ce que le bio est vraiment bio ? Est-ce que le marchand de glace à respecter la chaîne du froid ?

Alors dans ce cas, je ne vis plus. Je survis, j’attends, je me lamente… et je m’enfonce au fond du lit pour regarder Secret Story.

Mais, j’ai décidé de ne pas me laisser envahir de mauvaises pensées, de me protéger, de vivre pleinement. Je ne suis pas journaliste (je le répète), et je ne peux pas me contraindre à mentir : Kiev vit, Kiev sort, Kiev organise des festivals, Kiev bouge. C’est un fait et c’est ma vie.

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Le jour d’après

Voilà une dizaine de jours, que nous avons retrouvé notre home sweet home à Kiev. Le stress et la tension, qui me tenaient, il y a un mois, ce sont un peu éloignés, même si parfois, l’actualité reprend le dessus.

Ma réalité quotidienne aujourd’hui, c’est que ma petite Miss E., même si elle est toujours une petite fille joyeuse et pleine de vie, est maintenant aussi une petite fille qui a peur… difficile pour une maman d’entendre, que la première phrase complète prononcée par son bébé est « j’ai peur ». Difficile aussi de trouver des mots simples pour apaiser ses peurs.

Il y a deux jours, un feu d’artifice a éclaté alors qu’elle venait de se coucher. En sursaut, elle s’est levée, la peur se lisait sur son visage, et est allée se réfugier dans le lit de sa grande soeur. Je comprends bien qu’il faut parler aux enfants, qu’ils comprennent tout, mais quels mots choisir ? comment faire pour ne pas laisser s’envoler cette part d’innocence et de naïveté ? dans le manuel de maman, je n’ai pas trouvé.

C’est aussi dans ce genre d’épreuve que l’on se rend compte du bien fou que fait la communauté française. Nous avons vécu les mêmes choses, ressenti cette même impression de vivre un événement en spectateur, sans y prendre part, un peu pour nous protéger, un peu parce que tout simplement nous ne sommes pas Ukrainiens. Nous avons vu notre ville changer, se durcir, souffrir. Dorénavant, nous vivons au jour le jour, en profitant chaque jour de notre ville d’adoption. Chacun se soutient, chacun chasse les mauvaises pensées de l’autre… et la vie reprend.

Ce qui m’a frappé en me promenant sur Maïdan la semaine dernière, c’est que malgré les hostilités, malgré les jours noirs, pas une vitre du centre commercial « Globus » n’a été brisée, pas un magasin n’a été vandalisé. Certes, quelques morceaux de rues ont été « dépavés », le McDonalds est devenu un « centre médical » d’urgence… et les barricades sont toujours là. Mais la vie a repris.

En parlant de vie qui reprend, il fait tellement beau depuis notre retour. Demain, c’est sûr, nous irons déjeuner à la plage ! Et oui, à Kiev, il y a des plages… à 3 stations de métro de chez nous ! Vous êtes bluffés, n’est-ce pas ?

Promis, le prochain post sera plus léger. D’ailleurs, vous ai-je déjà parlé de ma copine Isabelle* ?

 

 

 

back home!

Enfin de retour à Kiev après quelques jours réfugiées en France. La ville est calme, très calme.

Quelques photos prises hier et aujourd’hui à Maïdan.

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La révolution selon Miss L.

Dimanche dernier, restaurant Napulè (rue Mechnikova 9)

Miss L. : Mais non, la révolution c’est pas là !

Moi (étonnée d’entendre le mot « révolution » dans la bouche d’une petite fille de 5 ans) : Pourquoi, elle est où la révolution ?

Miss L. : Elle est à côté de chez nous !

Moi : Ah ! et pourquoi, il y a la révolution à côté de chez nous ?

Miss L. : Parce que les gens ne sont pas contents !

Moi : Et pourquoi, ils ne sont pas contents ?

Miss L. (tout naturellement) : Parce qu’il y en a qui veulent parler français, et d’autres qui veulent parler russe

Moi : Et, qui est-ce qui t’a dit tout ça ? c’est papa ??

Miss L. : Non, je le sais, c’est tout… depuis longtemps…

 

 

революция

Pеволюция (prononcer révoloutsiya) ou révolution comme on dirait en français. En réalité, en français, nous utiliserions plutôt le mot manifestation. Mais ici, depuis 3 semaines, un seul mot revient sans cesse : « революция ». Très clairement, ce que je vois  au quotidien est bien moins effrayant que les images que vous voyez au journal de 20h, ce que je vois est aussi bien moins effrayant que n’importe quelle manifestation française.

Alors, parce que maintenant je vis en Ukraine, parce que je ne peux pas, dans ce blog, faire comme s’il ne se passait rien, parce que j’habite à 200 mètres de la place de l’indépendance (appelée aussi майдан, prononcer maïdan), parce que, chaque nuit, je vibre au son des chants « révolutionnaires », alors, j’ai décidé aujourd’hui de faire le tour de Maïdan et de descendre Kréchiatik jusqu’à la mairie occupée, appareil photo à la main. Et parce que je ne suis pas journaliste, certaines images m’étaient impossibles à capturer… par pudeur.

C’était donc aujourd’hui, jeudi 19 décembre, entre 15h et 16h. (1°C)

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Jour de manif

vers 17 heures aujourd’hui, sur Krechiatik et sur la place de l’indépendance (Maïdan)

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« Write housewife »

Voilà bientôt deux semaines, que je vis pleinement à Kiev. Finalement, l’expatriation n’est pas aussi facile que ce que j’imaginais et passer de femme active à mère au foyer est déjà une étape compliquée. Il paraît que c’est la rentrée et qu’ensuite, quand tout sera mis en place, je pourrais considérer cela « comme une chance » de ne pas travailler. En attendant, j’enchaîne les activités toutes aussi inintéressantes les unes que les autres. Hier, par exemple, j’ai passé ma journée à chercher un câble de douche (et je ne l’ai pas trouvé). J’ai au moins appris une chose, à le dire en russe : шланг (prononcer chlang) !

On m’avait promis un été indien, finalement l’hiver semble s’être installé : froid, rafales de vent, pluie… un vrai bonheur qui facilite l’intégration dans ce nouveau pays. D’ailleurs, Anatolii est venu mettre en route le chauffage aujourd’hui.  Mais le plus déroutant dans cette ville est de ne rien comprendre et de ne pas se faire comprendre.

Malgré cela, Kiev est une ville agréable avec une communauté française très active et très accueillante. J’ai donc adhéré à l’IWCK (International Women’s Club of Kyiv) et à Kiev Accueil, une association qui, comme son nom l’indique, accueille les francophones, propose de nombreuses activités, délivre de nombreuses astuces et surtout favorise les rencontres et l’intégration !

A Kiev, la vie peut être simple grâce à l’existence d’une quantité de petits services … encore faut-il avoir les codes pour les dénicher et ainsi en profiter. Les courses peuvent se faire 24h/24 même le dimanche, tout peut se faire livrer, même le McDo !, et il y a une multitude de services à domicile… comme en France, me diriez-vous ? non, pas tout à fait, car tous ces services sont accessibles.

A Paris, si en avril, toutes les activités des enfants ne sont pas bookées, organisées et payées, la rentrée se fera sans activité extra-scolaire. A Kiev, pas de liste d’attente, pas de stress, il y a toujours de la place pour accueillir les enfants et surtout, il y a toujours une solution.

D’ailleurs la semaine dernière, Miss E. ma petite dernière s’ennuyait ferme toute seule à la maison une fois sa soeur à l’école. En deux jours, j’ai fait le tour des crèches internationales et écoles ukrainiennes (l’école commence à 2 ans ici) et j’ai eu le choix. je n’ai pas fait un choix par défaut, non, j’ai fait un vrai choix car chaque crèche/école pouvait l’accueillir…

Petite parenthèse pour les mamans : l’école ukrainienne de Miss E. est ouverte de 8 heures à 20 heures… pratique pour un retour (sans stress) des mères au travail !!

Alors j’ai inscrit Miss E. à l’école ukrainienne, non, pas pour m’en débarrasser pendant 12 heures, mais parce que c’est celle qui me paraissait la plus appropriée et la plus souple : 1. pour l’apprentissage de la langue 2. pour la multitude d’activités dispensées (danse, anglais, musique, sport, peinture…) 3. je vais la chercher quand je veux, après le déj, après la sieste, après les cours de l’après-midi à 16h30.

Pour l’inscrire, nouveau moment de solitude pour remplir – devant la directrice, dont l’école dispense des cours d’anglais aux enfants à partir de 2 ans, mais qui elle ne dit pas UN mot d’anglais – le formulaire d’inscription. Heureusement, la prof d’anglais était présente ce jour-là. « Write housewife« , c’est ce qu’elle m’a dit quand il a fallu remplir la case « profession de la mère »… comme ça, c’est dit !

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vue du roof bar de l’Intercontinental

un café ?

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