Le jour où je me suis promenée dans mon congélateur

WP_20140126_016Quand, en regardant par la fenêtre de ma chambre, j’ai vu  s’afficher « -21°C » en haut de la tour de Maidan, je l’avoue, j’ai eu peur de sortir de chez moi. C’est exactement à cette température qu’est réglé mon congélateur !

Mais avec l’école des enfants, mon cours de russe à Podol, impossible de faire la marmotte à la maison. Et puis, ce n’est pas comme si je ne savais pas que cela pouvait arriver. Depuis quelques jours déjà le thermomètre oscillait entre -14 et -18 °C.

-21°C : il était donc temps, maintenant, de vérifier la qualité de mon équipement « grand froid ». Et pas question pour moi de déroger à la règle (j’ai déjà été obligée d’oublier mes escarpins de 12 cm) : une robe / une jupe en toute circonstance ! Si j’ai acheté des collants polaires chez Top Shop, ce n’est pas pour les regarder, la larme à l’oeil, dans mon placard !

Point fashion :

– un Tshirt technique + un petit pull + une doudoune Uniqlo + ma doudoune canadienne : j’avais presque trop chaud,

– bottes fourrées + collants polaires + mini jupe en laine : ça passe,

– enfin bonnet doublé polaire + gant coupe vent + écharpe polaire et le tour est joué.

J’ai juste eu froid aux genoux et aux joues et une mèche de cheveux (qui sortait du bonnet) a été congelée…

Comme me l’a écrit Amélie, je comprends maintenant pourquoi nos appartements ici sont surchauffés. Quand on rentre après une bonne demi heure de marche, c’est comme si on entrait dans un bain.

Bilan :

– tant qu’il n’y a pas de vent cette température polaire est tout à fait vivable, revigorante même, avec un grand soleil, c’est même trompeur (et beau).

– bien équipé, le froid, finalement, n’empêche pas de sortir et de vivre son quotidien.

– it’s never too cold to snow ! (ça se confirme)

Regardez comme Kiev est belle sous la neige.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

PS : même si l’école française est restée ouverte (ce qui n’est pas le cas des écoles ukrainiennes) pendant cet épisode de grand froid, « par mesure de précaution, les récréations [ont été] annulées pour tous les élèves. »

Publicité

Mon premier match de foot !

J’ai dû attendre de vivre en Ukraine pour assister pour la première fois à un match de foot. Et quel match ! Un match de qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Alors, même si, ce n’est pas parce que je vis en Ukraine que tout à coup je me suis mise à aimer le football, l’enjeu semblait tellement important, que je n’avais aucune raison de ne pas y aller… au moins pour connaître l’ambiance, l’adrénaline d’un stade !

Petite parenthèse fashion, avec le froid (le match à commencer à 21h45 chez nous pour qu’en France, vous puissiez le suivre tranquillement sur TF1 après le JT, je vous laisse imaginer la température), je me devais de tester ma nouvelle doudoune choisie sur les conseils d’une vendeuse du Vieux Campeur, une doudoune d’une marque canadienne inconnue. L’occasion était idéale. Même pas froid de la tête (grâce à un super bonnet Odlo) aux genoux (doudoune), puis complètement gelée des genoux (à noter pour plus tard : le jean n’est pas un bon isolant), aux pieds (non, les bottes compensées n’étaient pas adaptées à la situation). Conclusion : grâce à ma doudoune, l’hiver ne me fait même plus peur !

Tout a commencé dans le métro, deux Français au milieu de centaines de supporteurs scandant « У-кра-и-на » (prononcer Ou-kra-ï-na), c’est assez étonnant comme situation. D’autant plus qu’à ce moment-là, je ne savais pas qui je préférais supporter : la France ou l’Ukraine (j’ai même failli acheter une écharpe aux couleurs de l’Ukraine). C’est assez entraînant « У-кра-и-на », non ?

De toute façon, très rapidement, à l’arrivée dans le stade Olimpiyskiy (superbe), nous sommes pris en charge par la sécurité. Faut-il penser qu’une poignée de Français ne peut pas rivaliser avec des milliers de supporteurs ukrainiens ? Nous sommes donc d’abord encerclés puis une haie d’honneur s’installe pour que nous puissions rejoindre, en toute sécurité, la tribune dédiée aux supporteurs français. Face à nous, rien que pour nous, la publicité défile en français « Avec Afflelou, allez la France », « la musique du football est contagieuse » (marque non connue, mais je salue l’effort créatif), PMU.fr, Carrefour… à part le Crédit Agricole, ne s’affichent que des marques inexistantes en Ukraine (pratique).

Là où tout doit certainement être différent du match qui se jouera demain soir en France, c’est cette ambiance type cocktail mondain : un visage connu par ici, une bise par là, un hochement de tête, un sourire, partout des visages connus et chaleureux. Et puis, il y a de vrais fans de foot et les autres, comme moi, là pour vivre une nouvelle l’expérience.

L’écran affiche « 21 » minutes de jeu, je commence à avoir froid aux pieds… Mon esprit s’évade, je regarde la pelouse, mais perds souvent le ballon de vue (il faut dire que l’action est bien plus molle que ce que j’imaginais). Heureusement, mon voisin de gauche me sort, parfois, de mes pensées quand l’action s’accélère. Clairement, même si je suis impressionnée par la belle danse des drapeaux ukrainiens, mon coeur balance pour la France. Mais, à la fin d’une première mi-temps sans aucun but, j’en viens à penser que but français ou but ukrainien, pourvu qu’il y en ait un, pour en vivre un et/ou pour me tenir en éveil…

Comme c’est mignon,  à la deuxième mi-temps, le staff français se réchauffe d’un plaid sur les genoux.

La suite, vous la connaissez, la France perd, c’est triste (ou pas). Le plus « classe » vient de l’équipe de France qui n’a aucun geste vers la tribune française (et apparemment, cela n’étonne que moi). Il est temps de filer dîner au Touch Café et de retrouver Lizarazu au D*Lux…

 

PS : j’allais oublier, le prix des places pour assister à ce grand spectacle : entre 4,5 et 8 euros. La classe !