Après un peu plus de 3 mois de cours ultra intensifs de russe (pour rappel, 3 heures tous les matins du lundi au vendredi), oui j’ai fait des progrès, oui je commence à comprendre quelques conversations simples, oui je me fais comprendre… et heureusement ! Mais apprendre une langue à mon âge… le russe est quand même, y’a pas à tortiller, une langue compliquée.
A ceux qui serait encore capable de me dire « mais tu as fait de l’allemand, pour toi cela doit être simple », sachez que je suis très susceptible à ce sujet car non, ce n’est pas plus simple, à côté du russe, l’allemand est d’une simplicité absolue.
En russe, il y a 3 genres (masculin, féminin, neutre), 6 déclinaisons x 2 (pour les noms et pour les adjectifs) avec parfois des déclinaisons au pluriel improbables. A l’accusatif, il faut se demander, pour les noms masculins, s’ils sont animés ou pas (parce que papa, oiseau, voisin, Sacha se déclinent mais écharpe, étagère, maison (en russe ces noms sont masculins) restent au nominatif).
En russe, quasiment tous les verbes sont doubles en fonction de si l’on souhaite exprimer un résultat ou un processus, des situations qui se suivent ou des actions simultanée.
En russe, il y a 2 verbes pour exprimer le fait d’aller quelque part à pied (sans courir) et 2 verbes pour exprimer le fait d’utiliser un véhicule (voiture, bus, train, métro mais pas avion) pour s’y rendre. Pour chacun des verbes, il faut se poser la question : « est-ce que c’est un « one way » ou est-ce que je vais rentrer chez moi après ? ». Et le pompon, quand on ajoute une préposition à ces verbes dit « de mouvement » le perfectif devient imperfectif et vice versa. Et je passe sur les milliers d’exceptions dans la conjugaison et le fait que, parfois, pour exprimer le futur il faut conjuguer au présent.
En russe, quand on parle d’un lieu, la déclinaison sera différente si on y est déjà (prépositionnel) ou si on y va, on en revient, bref si on bouge (accusatif)**. Alors, avec tout cela (et j’en oublie), avant de faire une phrase… Finalement, apprendre l’alphabet cyrillique, c’est ce qu’il y a de plus simple !
Alors avec l’allemand, vous me faites rigoler ! j’ai d’ailleurs décidé qu’une fois le russe acquis (ou presque) pour me récompenser de tous mes efforts, j’apprendrai une langue facile. Et j’ai déjà prévenu Mister Jo que, s’il y a une prochaine expatriation, je le remercie par avance de ne pas choisir la Chine !
Et dire que Miss E. après 4 mois d’immersion dans une école ukrainienne comprend déjà tout ! C’est ce que m’a confirmée une de ses maîtresses la semaine dernière. oui oui, j’ai le niveau pour discuter du quotidien avec la maîtresse… je sais, c’est épatant !
Rapidement, dès septembre, en essayant de communiquer avec Galina, la nounou de mes filles, j’ai décelé qu’убивать (prononcer oubiVat) voulait dire « ranger ». убивать est donc devenu mon mot favori, que j’accompagnais volontiers de « всё » (prononcer fsio) voulant dire « tout ».
En cours, entre 2 leçons de grammaire, nous explorons le champ lexical d’un thème. Récemment, ce fut le tour du thème, fort intéressant, du « ménage » : aspirateur, machine à laver, poussière, savon, nettoyer… ranger
moi : celui là, je le connais !
Olga (ma prof) étonnée : je ne crois pas…
moi : si si, je l’utilise souvent, c’est убивать
Olga : comment connaissez-vous ce mot ? il ne veut pas dire « ranger »… c’est le verbe « tuer ». « ranger » c’est убирать (prononcer oubiRat)
moi : parce que je dis à ma nounou de « tout tuer » tous les matins…
*les habitués de la Thaïlande comprendront
** ajout le 27/01 après vérification/confirmation auprès d’Olga : mais si vous êtes dans le taxi, ce n’est pas vous qui bougez mais le taxi donc on utilise le prépositionnel et pas l’accusatif… j’adore le russe !
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