Non, les Ukrainiens n’aiment pas tous la vodka !

Moi : Je sais Olga, en Ukraine, dès qu’on a 37,2°, on considère cela comme de la fièvre et on ne va pas travailler

Olga (ma prof de russe) : Evidemment, 37,2° c’est le début de quelque chose, cela veut dire que l’organisme ne va pas bien et il faut rester coucher !

Moi : En France, on continue à travailler, même quand on est malade

Olga : Mais pourquoi ? c’est dangereux ! vous ne pouvez pas travailler quand vous êtes malades et en plus ce n’est pas bien pour vos collègues, vous pouvez les contaminer…

Moi : Vous savez Olga, en France, on va travailler même avec un rhume car si on ne va pas travailler, les 3 premiers jours, on n’est pas payé. Et dans la société dans laquelle je travaillais, on perdait même un jour de congé [difficile d’expliquer ce qu’est un RTT]

Olga : Quoi, mais ce n’est pas normal ! Cela veut dire qu’en France, on ne prend pas soin des travailleurs !

Moi : Non, vous ne pouvez pas dire cela, nous considérons juste qu’à 37,2° on n’est pas malade.

A ce moment-là, Olga est consternée…

Moi : Bon, on ne peut pas dire qu’on ne prend pas soin de nous… notre espérance de vie est quand même plus élevée que celle des Ukrainiens [ndlr : 66,1 ans pour les Hommes en 2012*]

Olga : Cela n’a rien à voir, ici nous avons un vrai problème de pollution…

Moi (je l’avoue un peu moqueuse) : Et un problème d’alcoolisme !

Olga : Ce n’est pas vrai, il faut arrêter avec les clichés, nous n’aimons pas tous la vodka

Moi : Ouais, ouais, et les Français n’aiment pas tous le pain…

 

 

*source : ined (Institut national d’études démographiques) : http://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/europe-pays-developpes/esperance-vie/

Publicité

Le stress de l’addition

Il y a quelques jours, nous sommes allés dîner dans un restaurant français (dont je ne me souviens pas du nom) – je sais, c’est décevant de choisir un restaurant français en Ukraine – avec des amis. De toutes façons, ici quel que soit le restaurant, l’histoire est la même, ce n’est pas le montant de l’addition, qui est stressant mais plutôt le cumul de deux concepts, totalement ukrainiens, compliqués à comprendre pour un étranger :

  • 1. il faut payer avant minuit… ou attendre 30 minutes avant de pouvoir payer de nouveau
  • 2. une addition = une carte bancaire // deux cartes bancaires = deux additions. Ne vous inquiétez pas, je vais vous expliquer.

Alors, quand ce soir-là, la serveuse apporte les digestifs vers 23h40, Mister Jo demande l’addition. D’ailleurs la serveuse en chef est venue le lui suggérer. L’addition arrive, nous décidons de la partager et donnons nos deux cartes bancaires à la serveuse, qui repart à la caisse. Plus de 10 minutes plus tard, je me lève pour demander ce qu’il se passe (nous sommes presque seuls dans le restaurant, ce n’est absolument pas l’heure de pointe à la caisse). A deux (il faut bien être deux dans les situations difficiles), elles étaient entrain de refaire 2 additions différentes en essayant de faire en sorte qu’en fonction de ce que nous avions commandé, les deux additions soient égales, ou presque. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué !

Hier, je racontais cet épisode (qui revient fréquemment) à Olga, ma prof de russe, et celle-ci ne comprenait pas mon étonnement. Tout cela lui semble logique… à elle. Et elle me dit :

– Olga : Pourquoi, c’est différent en France ?

– Moi : non, Olga, c’est différent partout ailleurs dans le monde ! on donne nos cartes, chacun paie ce qu’il veut. L’important, c’est qu’au final, la somme des différents paiements soit égale (ou supérieure) au montant de l’addition.

Ce qu’il se passe entre minuit et minuit et demi, je ne l’ai pas bien compris, une sombre histoire de clôture des comptes de la journée, souvent synthétisée par mes différents interlocuteurs par un « it’s Ukraine » (lire article), qui coupe court à toute tentative d’aller plus loin dans la discussion.

Notre serveuse revient donc avec ses deux additions quasi identiques (une prouesse) quelques courtes minutes avant minuit. Notre ami paie et il est 23h58 quand c’est au tour de Mister Jo. Il ne reste que 2 minutes et cela rend très nerveuse notre serveuse. Ces doigts tremblent sur le terminal de CB. Mister Jo se trompe de code. Il faut recommencer. Bientôt minuit, la tension est palpable. Ouf, à 23h59 et quelques secondes le paiement est accepté. Tout le monde est soulagé !

ranger / tuer : same same (but different)*

Après un peu plus de 3 mois de cours ultra intensifs de russe (pour rappel, 3 heures tous les matins du lundi au vendredi), oui j’ai fait des progrès, oui je commence à comprendre quelques conversations simples, oui je me fais comprendre… et heureusement ! Mais apprendre une langue à mon âge… le russe est quand même, y’a pas à tortiller, une langue compliquée.

A ceux qui serait encore capable de me dire « mais tu as fait de l’allemand, pour toi cela doit être simple », sachez que je suis très susceptible à ce sujet car non, ce n’est pas plus simple, à côté du russe, l’allemand est d’une simplicité absolue.

En russe, il y a 3 genres (masculin, féminin, neutre), 6 déclinaisons x 2 (pour les noms et pour les adjectifs) avec parfois des déclinaisons au pluriel improbables. A l’accusatif, il faut se demander, pour les noms masculins, s’ils sont animés ou pas (parce que papa, oiseau, voisin, Sacha se déclinent mais écharpe, étagère, maison (en russe ces noms sont masculins) restent au nominatif).

En russe, quasiment tous les verbes sont doubles en fonction de si l’on souhaite exprimer un résultat ou un processus, des situations qui se suivent ou des actions simultanée.

En russe, il y a 2 verbes pour exprimer le fait d’aller quelque part à pied (sans courir) et 2 verbes pour exprimer le fait d’utiliser un véhicule (voiture, bus, train, métro mais pas avion) pour s’y rendre. Pour chacun des verbes, il faut se poser la question : « est-ce que c’est un « one way » ou est-ce que je vais rentrer chez moi après ? ». Et le pompon, quand on ajoute une préposition à ces verbes dit « de mouvement » le perfectif devient imperfectif et vice versa. Et je passe sur les milliers d’exceptions dans la conjugaison et le fait que, parfois, pour exprimer le futur il faut conjuguer au présent.

En russe, quand on parle d’un lieu, la déclinaison sera différente si on y est déjà (prépositionnel) ou si on y va, on en revient, bref si on bouge (accusatif)**. Alors, avec tout cela (et j’en oublie), avant de faire une phrase… Finalement, apprendre l’alphabet cyrillique, c’est ce qu’il y a de plus simple !

Alors avec l’allemand, vous me faites rigoler ! j’ai d’ailleurs décidé qu’une fois le russe acquis (ou presque) pour me récompenser de tous mes efforts, j’apprendrai une langue facile. Et j’ai déjà prévenu Mister Jo que, s’il y a une prochaine expatriation, je le remercie par avance de ne pas choisir la Chine !

Et dire que Miss E. après 4 mois d’immersion dans une école ukrainienne comprend déjà tout ! C’est ce que m’a confirmée une de ses maîtresses la semaine dernière. oui oui, j’ai le niveau pour discuter du quotidien avec la maîtresse… je sais, c’est épatant !

Rapidement, dès septembre, en essayant de communiquer avec Galina, la nounou de mes filles, j’ai décelé qu’убивать (prononcer oubiVat) voulait dire « ranger ». убивать est donc devenu mon mot favori, que j’accompagnais volontiers de « всё » (prononcer fsio) voulant dire « tout ».

En cours, entre 2 leçons de grammaire, nous explorons le champ lexical d’un thème. Récemment, ce fut le tour du thème, fort intéressant, du « ménage » : aspirateur, machine à laver, poussière, savon, nettoyer… ranger

moi : celui là, je le connais !

Olga (ma prof) étonnée : je ne crois pas…

moi : si si, je l’utilise souvent, c’est убивать

Olga : comment connaissez-vous ce mot ? il ne veut pas dire « ranger »… c’est le verbe « tuer ». « ranger » c’est убирать (prononcer oubiRat)

moi : parce que je dis à ma nounou de « tout tuer » tous les matins…

*les habitués de la Thaïlande comprendront

** ajout le 27/01 après vérification/confirmation auprès d’Olga : mais si vous êtes dans le taxi, ce n’est pas vous qui bougez mais le taxi donc on utilise le prépositionnel et pas l’accusatif… j’adore le russe !

Le бабье лето est enfin là. Vive le бабье лето !

Comme vous pouvez le lire dans le titre, ma progression en Russe est impressionnante (après seulement 3 semaines de cours) ! Mais qu’est-ce que le бабье лето (prononcé babié liéta) ? Avant que vous ne quittiez cette page pour reverso, voici la traduction : été indien. Inutile de vous raconter qu’avec des températures plus clémentes mon humeur est au beau fixe.

Pourtant, ceux qui suivent mon compte twitter (@Expat_Housewife) ou facebook savent déjà que jeudi dernier, nous avons frôlé la catastrophe : il a neigé intensément pendant… 15 minutes. Puis, le soleil est apparu. Vendredi, je n’avais plus d’excuses, je suis allée chercher Baba (Miss L.) à l’école. Un brin de soleil mérite bien une heure au parc, non ? J’ai donc rencontré la nouvelle maîtresse de ma Baba (celle qui est là les jeudis et vendredis) qui m’a demandé qui je venais chercher.

Moi : ma fille, Miss L.

La maîtresse : Ah, c’est donc vous la maman qui ne vient que quand il fait beau ! je me suis dit que j’allais certainement vous voir aujourd’hui…

Démasquée ! mais j’assume… En bonne Riviera Girl, je ne peux accepter des températures proches de zéro en septembre !

Cette parenthèse météo faite, comme je vous l’avais écrit, depuis le 15 septembre (et jusqu’au 16 octobre) le funiculaire est fermé pour travaux (si j’écoute les mauvaises langues, ils lui mettent juste un coup de peinture). Au début, pour aller en cours de russe à Podol, je descendais par les escaliers (en 5 minutes) et faisais un grand détour pour remonter par la route, pensant que c’était moins épuisant (35 minutes). Après avoir vécu un grand moment de déprime en remontant cette horrible pente sous des trombes d’eau, j’ai décidé de remonter par les escaliers. Crevant certes, mais tellement plus rapide (7 minutes exactement) et pour me donner du courage je pensais à tout le bien que cela faisait à mon corps. J’ai parfois flippé seule dans ce parc, sous un petit crachin, avec des « homeless dogs » qui me suivaient… Puis vendredi, ma prof de russe me demande pourquoi je ne prends pas le métro. Bonne question…

peut être parce que je déteste le métro… Finalement, je me suis lancée, un train toutes les 3/5 minutes, 2 hryvnias (moins de 20 centimes), et des supers escalators ! Je n’aime toujours pas le métro, mais parfois, dans la vie, il faut savoir faire des concessions.

Autre activité importante de mon quotidien, comme ici tout est soit caché, soit peu compréhensible, à chaque fois que je vois une queue devant une cahute qui délivre de la nourriture, j’ai pris l’habitude de me mettre dans la queue et de demander la même chose que mon prédécesseur. Ainsi, j’ai pu découvrir les pirozhkis, des sortes de petits pains au lait fourrés. Le premier jour, j’ai compris que je prenais quelques choses avec du lait (c молоком), je me suis dit que cela ne pouvait pas être mauvais. Franchement, ce n’était pas terrible et je n’ai pas réussi à identifier ce que c’était vraiment. C’était marron comme du chocolat, mais clairement pas du chocolat, un peu le goût du caramel, mais pas vraiment non plus. Le lendemain, je persévère et essaie de demander ce que contiennent ces petits chaussons… je capte certains mots мясо (viande), aбрикос (abricot), яблоко (pomme), рис (riz)… et chaque jour, j’en ai testé un différent avec…  de bonnes surprises parfois.

Aujourd’hui, j’ai fait la queue devant une cahute de « crèpes » salées. J’ai montré au vendeur ce que je voulais en essayant de déchiffrer le nom de la chose. Cette fois, l’homme à côté de moi me sauve en disant à la vendeuse ce je voulais puis se retourne vers moi :

l’homme : c’est déjà bien, vous savez lire

moi : merci, merci

l’homme : vous savez ce que vous avez pris au moins ?

moi : non

l’homme : du porc, bon courage

Il a bien fait de me souhaiter bon courage…

Mais ce n’est pas cette mauvaise expérience culinaire qui va me gâcher la journée, petit détour vers une cahute de glace (il fait 14°C, ce n’est pas inconcevable d’en prendre une) et pour la première fois depuis 5 semaines, j’ai envie de faire les boutiques ! Bonne ou mauvaise nouvelle ?

2 semaines en photos

Ce diaporama nécessite JavaScript.

J’oubliais, au D*LUX il y a eu une soirée Playboy

Du Serebro au mariage à l’Ukrainienne… le temps d’un week-end !

Il y a des week-end comme cela, où l’on peut passer d’un dîner chic et urbain au Serebro au mariage champêtre à l’Ukrainienne.

Samedi, toujours à la recherche de nouveaux endroits où dîner, nous avons fait le choix du Serebro (qui veut dire argent). Un restaurant plutôt haut de gamme très « Donetsk » d’après Andrew. Ici, comme partout dans les restaurants de Kiev, la carte est incroyablement fournie : du sushi aux pizzas, le chef sait tout cuisiner ! Ce soir pour moi, ce sera salade Caesar (mon étalon) au canard et risotto à l’encre de seiche et fruits de mer. Clairement, j’apprécie l’originalité du canard (à la place du poulet) dans la salade, mais rien à voir avec celle du Touch Café (le must pour moi à Kiev). Le risotto était parfait. Pour une fois en Ukraine, je me suis même laissée tenter par un dessert, et soyons honnête le cheesecake est à tomber. Rien à voir avec les cheesecakes traditionnels, celui du Serebro est un étonnant mélange de crème brûlée et de cheesecake.

Derrière le restaurant, une petite boîte de nuit huppée. Ici, on s’habille très premier degré, mais la musique est bonne et l’ambiance est rapidement au rendez-vous… alors, je mets de côté ma fashion victim attitude ou plutôt mon oeil averti par de longues heures passées à décortiquer les pages modes de Grazia, Biba, Cosmo, Marie Claire (oui, je suis abonnée à tous ces magazines !) et je danse (ou pas).

Après le Serebro, petit détour par le Decadence House (j’adore le nom !), sans aucun doute ma boîte de nuit préférée : décor, musique, look pointus (je me sens mieux).

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

Nouvelle journée, changement de décor, dimanche nous étions invités au bucolique mariage de Inna et Jenni (diminutif de Evguéni). A quelques kilomètres de Kiev, nous voilà déjà à la campagne. Le plus étonnant : l’animatrice du mariage qui vole, quand même, la vedette au couple et le plus bluffant : les jolies tresses couronne. Le dîner est servi à 17 heures… et commence une succession incroyable de plats. Toute la gastronomie ukrainienne (excepté le bortsch) dans un même repas : salades composées, poissons fumés, charcuterie, choux, crèpes, schlachliks… #c’estbon

J’allais oublier, depuis une semaine, je suis des cours de russe intensifs : 3 heures par jour seule avec Olga, ma prof. Comme mon premier taxi commandé au téléphone en russe, c’est une nouvelle étape importante. Déjà au bout d’une semaine, je capte des mots, j’ai ainsi compris que Miss E. prenait chaque matin deux petits déjeuners : un à la maison et un autre en arrivant au садик (prononcer sadik) !

D’ici trois mois, la vie ici me semblera bien plus simple !